10, 11 et 12 février 2021 (en distanciel total)
Colloque co-organisé par : GRIC, PIM, ILCO, LRG, FAI, étudiants de Master Asie (Université Le Havre Normandie) et Centre d’Histoire de l’Asie contemporaine (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Présentation générale :
La Conférence des pays non-alignés a été organisée à Belgrade en 1961. C’est la suite logique de la Conférence de Bandung de 1955. Le fondement reste identique à celui de Bandung : dix principes de co-existence pacifique (droits de l’homme, souveraineté nationale, intégrité territoriale, égalité, non-ingérence, non-alignement à aucun bloc de puissances, non- agression, moyen pacifique dans la résolution de conflits internationaux, aide et coopération mutuelles...), mais l’étendu géographique est plus vaste, non seulement Afrique et Asie, mais aussi Amérique et Europe. Aux principes de Bandung s’ajoutent cinq critères pour l’admission dans le groupe :
– soutenir les mouvements de libération nationale ;
– n’appartenir à aucune alliance militaire ;
– ne conclure aucune alliance bilatérale avec une autre puissance ;
– refuser l’établissement sur territoire de bases militaires étrangères.
Depuis, la conférence est devenue le Mouvement des non-alignés (MNA en français, NAM en anglais), c’est une organisation internationale regroupant 120 États qui se définissent comme n’étant alignés ni avec ni contre aucune grande puissance mondiale. En effet, ce mouvement né durant la guerre froide visait à regrouper les États qui ne se considéraient comme alignés ni sur le bloc de l’Est ni sur le bloc de l’Ouest.
Le but de l’organisation défini dans la « déclaration de La Havane » de 1979 est d’assurer « l’indépendance nationale, la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité des pays non alignés dans leur lutte contre l’impérialisme, le colonialisme, le néocolonialisme, la ségrégation, le racisme, et toute forme d’agression étrangère, d’occupation, de domination, d’interférence ou d’hégémonie de la part de grandes puissances ou de blocs politiques » et de promouvoir la solidarité entre les peuples du tiers monde. L’organisation regroupe près des deux tiers des membres des Nations unies et 55 % de la population mondiale.
Le mouvement des non-alignés comprend plusieurs membres assez importants à l’échelle mondiale, comme l’Indonésie, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Iran, ainsi qu’autrefois la Yougoslavie. Le Brésil n’a jamais été un membre officiel du mouvement, mais il partage plusieurs de ses vues et envoie régulièrement des observateurs à ses sommets. La République populaire de Chine fait également partie des pays observateurs.
Aujourd’hui, 60 ans après la Conférence Belgrade en 1961, l’ordre géopolitique bipolaire du monde a disparu depuis 30 ans, si on le compte depuis la chute de l’Union soviétique en 1991. Pourtant, le Mouvement des pays non alignés comme alternative au bipolarisme continue de fonctionner. C’est le plus grand groupement d’États au monde après l’ONU. 120 Etats membres du mouvement continuent d’organiser périodiquement leur sommet impliquant leurs chefs d’Etat ou de gouvernement. Le plus récent était le 18e et a eu lieu du 25 au 26 octobre 2019 à Bakou, Azerbeijan. Comment se fait-il que le mouvement continue de survivre alors que le bipolarisme comme sa « raison d’être » n’existe plus ? Y a-t-il une « signification cachée » du « non-alignement » ? Y a-t-il un « non-alignement » sur d’autres questions que le « bipolarisme » ? Quelles sont les relations entre les États membres du MNA et les anciens blocs de superpuissances : le bloc de l’Ouest (Europe de l’Ouest et Amérique du Nord) et le bloc de l’Est (Europe centrale et orientale, Russie, Chine), passées et présentes ? Quel est le rôle et la place des peuples et autres acteurs non étatiques, de la société civile, des mouvements sociaux et de solidarité, des universitaires, des travailleurs, des syndicats… dans cette géopolitique mondiale ?
C’est pour commémorer le 60e anniversaire de la Conférence de Belgrade des pays non alignés que ces questions sont choisies pour être le principal sujet de présentation et de discussion de la cinquième édition de la série de colloques de La Montée de l’Asie. Il encourage la participation d’universitaires d’un large éventail de disciplines scientifiques (études régionales, études culturelles, écologie, économie, géographie, histoire, sciences humaines, langues, gestion, sciences politiques et sociales...) et de praticiens de divers domaines professionnels (commerce, société civile, éducation, entreprise, gouvernement, gestion, parlement, politique publique, mouvements sociaux et solidaires...) ainsi que des artistes et écrivains, basés dans diverses zones géographiques (Afrique, Amérique du Nord, centrale et du Sud, Australie, Asie, Caraïbes, Europe, Océanie, Pacifique…).
affiche et programme
Porteur du Projet : Darwis Khudori, MCF en langues et civilisations orientales, Université Le Havre Normandie
Contact : darwis.khudori@univ-lehavre.fr
Edit : 355 participants se sont inscrits avec un nombre effectif de participants 175, appartenant aux 59 nationalités